Depuis la fin de la Guerre froide, la transformation numérique des forces armées s ’ est accélérée, l’intelligence artificielle (IA) est désormais un levier stratégique pour la supériorité opérationnelle et la souveraineté nationale. L’ « IA de défense » englobe les usages, doctrines et dispositifs mobilisant l’IA dans le secteur militaire, visant à accélérer la décision, protéger les forces et préserver l’ autonomie technologique. L’émergence de l’IA militaire s ’inscrit aujourd’hui dans un contexte géopolitique compétitif : États-Unis, Chine, Russie et France, entre autres, investissent massivement dans ce secteur pour maintenir leur supériorité technologique. En France, la stratégie « AI for Humanity » et la Task Force IA Défense (2018-2019) ont posé les bases d’ une IA souveraine, éthique et opérationnelle. Au niveau européen, le AI Act encadre l’IA civile, tandis que des initiatives comme le SCAF et le Fonds européen de défense soutiennent la coopération militaire en IA.

L’IA se définit comme la capacité des machines à imiter des processus cognitifs humains. Elle repose sur le machine learning et le deep learning, permettant aux systèmes d’ apprendre à partir de données pour anticiper, classifier et prédire. Toutefois, la doctrine du human in the loop garantit que la décision finale reste humaine. Dans la défense, l’IA intervient dans de nombreux secteurs comme le renseignement, la planification tactique, la robotique autonome, la logistique et la cybersécurité. Cela a pour conséquence la transformation de la temporalité et de la nature du commandement militaire. Toutefois, ces innovations soulèvent des enjeux éthiques et juridiques notamment liés à la délégation de la décision létale, la neutralité des données, la responsabilité en cas de faute, et la vulnérabilité face aux attaques informatiques. Au-delà de ces questionnements, l’IA fait face à d’importantes limites technologiques comme les hallucinations et la manipulation des données et donc la fragilisation de la formation de l’IA par un acteur humain.

Ainsi, l’IA transforme la guerre et le monde militaire, mais sa mise en œuvre exige un équilibre entre performance, contrôle humain, éthique et respect du droit international.

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